Ministère de la Culture , Université de Caen Normandie , LPCN
Le Dôme , LPCN
Le Dôme
Ils sont partout : dans les magazines, les sites de divertissement, les entretiens d’embauche et d’orientation, les sites de divertissement, etc. Vous décrivent-ils mieux que vous ne vous décrivez vous-même ? Venez étudier comment tester les tests de personnalités sont élaborés ! Plutôt diplomate ou analyste ? Timide ou enthousiaste extraverti ?
Notre personnalité est ce qui nous distingue des autres, elle est supposée impacter nos relations familiales, professionnelles, amoureuses et amicales. Il est donc naturel de s’intéresser à la façon dont elle peut être perçue par notre entourage. Il peut cependant s’avérer bien difficile de nous auto-évaluer ou de réussir à trouver les mots justes pour nous décrire. Peut-on compter sur les tests de personnalités pour nous décrire avec précision ? Sommes-nous la somme de nos qualités et défauts ?
Cet atelier est organisé dans le cadre d’une collaboration entre Le Dôme et le Laboratoire de Psychologie de Caen Normandie, soutenue par le Ministère de la Culture.
Intervenant·e·s :
Thimoté Lebrun – Chef de projets – Le Dôme
Julie Amand – Médiatrice scientifique – Le Dôme
Tester sa personnalité
L’atelier “Testez votre personnalité” est proposé par Le Dôme dans le cadre d’une collaboration avec le Laboratoire de Psychologie de Caen Normandie financée par le Ministère de la Culture pour contribuer à la recherche sur l’esprit critique et proposer des méthodes d’évaluation.
À cette occasion, les participant·e·s démarrent par un test de personnalité de deux pages, qu’ils glissent ensuite dans une enveloppe. Ces tests partent pendant une dizaine de minutes dans les étages du Dôme avant de revenir avec un résultat que les participant·e·s notent en fonction de leur pertinence.
L’expérience de Forer
Les votes varient de 4 à 5, c’est-à-dire que les résultats du test de personnalité semblent leur convenir. Et pourtant, tout le monde a reçu exactement le même texte !
Il s’agit de l’expérience de Forer, déjà maintes fois répliquée, qui illustre à merveille l’effet Barnum : avec une description suffisamment vague et générale, tout le monde peut s’y identifier et avoir l’impression qu’elle nous correspond parfaitement.
À la découverte des biais cognitifs
L’effet Barnum est un biais cognitif : c’est-à-dire un raccourci de pensée que nos cerveaux prennent lorsque nous sommes assaillis d’informations trop nombreuses, trop complexes, trop floues ou qui doivent être traitées rapidement. Et des biais cognitifs, il en existe beaucoup !
En décortiquant l’effet Barnum en prenant pour exemple le résultat des tests de personnalités, on réalise qu’il découle de différentes techniques : dire des vérités générales, dire tout et son contraire, donner une image favorable de la personne à qui on s’adresse ou encore faire croire que le résultat du test est spécifiquement adressé à la personne en question.
Pseudo-science
Si nos pensées sont soumises aux biais cognitifs, comment s’assurer de la véracité des informations ? Et plus important encore : comment s’assurer que la connaissance produite est vraiment fiable ?
Pour répondre à cette question, les participant·e·s proposent différentes techniques qui, remises dans l’ordre, aboutissent à la démarche scientifique : observer le monde qui nous entoure, émettre des hypothèses, réaliser une expérience pour la tester, aboutir à un résultat qu’on interprète pour finalement déduire une conclusion qui sera vérifiée par d’autres personnes.
Les pseudo-sciences en revanche ne reprennent pas l’entièreté de cette démarche scientifique et reposent souvent sur des théories qui n’ont pas été prouvées ou dont les résultats ne sont pas probants : l’astrologie et les effets des astres sur notre personnalité, l’homéopathie et ses effets en dehors de l’effet placebo, ou encore la graphologie, cette pratique qui consiste à deviner la personnalité d’une personne en fonction de son écriture.
Et si on imaginait de nouveaux protocoles sur les biais cognitifs ?
Une fois bien formé·e·s sur la question des biais cognitifs et des pseudo-science, les participant·e·s sont fins prêt·e·s à émettre de nouvelles hypothèses sur l’impact de ces biais sur nos vies.
Les questions fusent : est-ce que certaines personnes ou industries utilisent sciemment ces biais pour manipuler d’autres personnes ? Comment faire pour s’en protéger ? Sur quels ressorts psychologiques reposent le chantage émotionnel ?
En sous-groupe, les participant·e·s sélectionnent quatre questions pour imaginer une expérience permettant d’y répondre : l’environnement a-t-il un impact sur la manipulation ? L’excès de réussite et de défaite nous rend-il plus sensible aux biais ? Les jeunes sont-ils plus sensibles aux biais ? Peut-on manipuler des personnes pour des issues positives ?
L’addition est salée !
Les jeunes sont-ils plus sensibles à la manipulation par le biais cognitif de groupe ?
Le biais de groupe consiste à s'appuyer sur le groupe plutôt que sur notre raisonnement naturel. Les participant·e·s se sont demandés si chez les jeunes, dont la pression sociale est souvent très forte, ce biais était plus puissant que chez les personnes âgées.
L’expérience imaginée consiste à asseoir une personne à table avec des complices. Le plat servi est volontairement trop salé, mais les complices font comme si de rien n’était et complimentent allègrement le repas, avant de demander son avis à la personne sur qui on réalise l’expérience. On considère que le biais de groupe fonctionne si cette dernière n’exprime pas d’opinion inverse au reste du groupe, ou qu’elle garde le silence.
Cette expérience sera répétée plusieurs fois dans les mêmes conditions avec des personnes de tranches d’âge différentes afin d’étudier l’impact de l’âge sur notre sensibilité au biais de groupe.
Enflammez-vous !
L’excès de réussite ou de défaite rend-elle une personne plus encline à la manipulation ?
Dans cette expérience, on invite un groupe de personnes à jouer à un jeu qui permet de classer du premier au dernier. Cela donne une répartition en trois groupes : le groupe des perdant·e·s, le groupe des gagnant·e·s et un groupe au milieu qui sera le groupe contrôle.
Le groupe de perdant·e·s sera amené à participer à un entretien avec un scientifique qui leur fera passer un questionnaire extrêmement difficile, puis qui les dévalueront en se déclarant déçu de leur performance médiocre. Le groupe des gagnant·e·s au contraire participeront à un questionnaire très facile et seront encensé·s.
On réunit enfin les trois groupes pour leur faire passer un test de personnalité sur des questions évaluant leur confiance en soi, et les invitant à se noter sur des qualités et des défauts afin de comparer les groupes entre eux et voir s’il existe des différences significatives.
Techniques de manipulation
L’environnement a-t-il un impact sur la manipulation ?
Les participant·e·s ont imaginé une expérience visant à tester l’impact de l’environnement sur la réception de techniques de manipulation - ici de vente. On divise les participant·e·s en trois groupes qui vont se rendre dans trois lieux différents : la plage, un restaurant et un laboratoire de recherche. Avant le départ, on propose à ces groupes d’acheter un stylo à 20€ qu’ils vont vraisemblablement refuser.
Un complice va ensuite retrouver ses groupes dans les différents lieux en utilisant un discours utilisant des biais cognitifs. On comparera ensuite le nombre de stylos que cette personne a réussi à vendre pour voir s’il existe des différences significatives entre les trois lieux définis.
Peut-il y avoir de la manipulation positive ?
Cette expérience vise à comparer deux types de manipulation pour comprendre laquelle fonctionne le mieux : une qui consiste à inciter les personnes à boire et fumer, l’autre à essayer de les faire arrêter.
Le premier groupe buveur et fumeur va assister à un ensemble d’événements de sensibilisations de diverses nature pour sensibiliser aux risques : vidéos, simulations, photos, témoignages et ateliers. L’autre groupe est composé de personnes qui ne boivent pas.
On réunit ensuite ces deux groupes dans un contexte festif pour observer si des personnes du groupe sans addictions va se laisser tenter par une cigarette ou un verre, ou si au contraire l’ensemble des groupes va s’abstenir de boire et fumer.
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