(R)Ă©volution Inclusive
Cet atelier a pour but d’ouvrir la réflexion, d’offrir un moyen de se réapproprier notre langue, d’en explorer la richesse et aussi de s’inspirer d’autres langues pour trouver des solutions quand les mots nous manquent pour décrire qui nous sommes ou ce que nous vivons.
Lors de cet atelier, les personnes participantes auront l’occasion de s’interroger sur l’utilité des mots, les libertés qu’on peut ou non s’autoriser à prendre avec la langue. Ce sera aussi l’opportunité de jouer avec le français en s’inspirant notamment des autres langues pour combler les éventuelles lacunes ou s’inspirer d’autres perspectives. Car la langue est un puissant outil qui nous appartient à toutes et tous.
(R)évolution Inclusive est une collective créée par 12 spécialistes du français inclusif, réunies autour de valeurs communes, avec pour ambition de défendre les droits des femmes et, au-delà du féminisme, de lutter contre les stéréotypes et les discriminations dans le domaine de la langue et de la communication. Nous proposons un large panel de prestations : traduction, rédaction, audit, formation et conférence. Notre but est d’aider les organisations à incarner et démontrer par les mots, leurs valeurs et engagements en matière de diversité et inclusion.
Intervenants :
Marine Claeys – Marie Belliot-Niget – Aurélie Gobet – Fanny Lami
Avec la contribution d’Isabelle Meurville dans la prĂ©paration de cet atelier.Â
Audrey HAMON, Youenn TANGUY, étudiant·e·s du master IMST, Université de Caen
Faisons connaissance !
Après une courte introduction sur ce que sont les néologismes (nouveau mot ou nouveau sens d’un mot) et la présentation de certains des enjeux sociétaux qui les accompagnent, les personnes participantes ont été invitées à se présenter, en utilisant d’abord un adjectif représentant leur caractère, puis un adjectif décrivant leur imagination.
L’exercice avait pour but de briser la glace ainsi que de commencer à stimuler leur créativité. Iels avaient pour cela interdiction de réutiliser des mots déjà énoncés par d’autres personnes.
L’ensemble des adjectifs énoncés ont été récupérés pour créer un nuage de mots, qui a servi plus tard au moment de la conclusion de l’atelier.
Questionnons-nous sur la langue
Dans cette partie, les participant·e·s ont réfléchi en îlots à des questions au sujet de l’évolution de la langue française, de la création de nouveaux mots et des contextes ou situations dans lesquels la langue française peut manquer de mots.
La réflexion a pris la forme d’un World café de trois tours de 10 minutes, avec une question par tour, à l'issue desquels iels ont pu échanger avec le reste de la salle sur leur ressenti et sur ce qui les a marqué pendant l’exercice.
Tous les éléments de réponses étaient notés par les participant·e·s sur des grandes feuilles de brouillon au centre des tables.
Ce qui est le plus ressorti à la fin des échanges est qu’il y aurait le plus besoin de nouveaux mots dans les contextes de l’apparition de nouvelles technologies, la lutte contre le validisme et le sexisme, la production d’insultes inclusives et la traduction d'anglicismes.
Créons nos propres néologismes
Les personnes participantes ont pu inventer des mots par groupes sur des dominos velleda, avec un thème défini (l’alimentation, les métiers du futur, les insultes…) et des contraintes spécifiques (le mot doit être un adjectif/un verbe/un épicène…).
Pour les aider, des listes de préfixes, suffixes et épicènes étaient disposées sur les tables, et les animateurices étaient à leur disposition pour les orienter ou leur donner des informations supplémentaires.
L’activité s’est découpée en trois tours, à la fin desquels chaque îlot a produit trois nouveaux mots, accompagnés de leur courte définition. Une personne de chacun des groupes a ensuite partagé au reste de la salle le ou les mots qui l’ont le plus marqué.
Invention d'adjectifs-valise
Pour conclure l’atelier, les participantes ont été invité à créer individuellement un adjectif-valise et sa définition, en associant chacun deux adjectifs du nuage de mots préparé précédemment pour en créer de nouveaux. Les post-it ont ensuite été ramassés par les animateurices et lus à l'ensemble de la salle.
En fin d’atelier, les participant·e·s ont compris que la langue évolue dans le temps, en particulier grâce aux personnes qui la parlent et que cette évolution appartient à tout le monde, car chacun·e y contribue à son échelle.
Nuage de mots
Deux nuages de mots ont été produits à partir des adjectifs donnés par les participant·e·s pour se présenter en début d’atelier. Ils leur permettent, au moment de la conclusion, de s’inspirer pour créer individuellement un adjectif-valise, qui est une combinaison insolite de deux adjectifs existants.
Quels sont les mots d’aujourd’hui qui n’existaient pas quand vous aviez 10 ans ?
Cette partie correspond au premier tour du World Café. Les participant·e·s ont réfléchi sur tous les mots que l’on trouve dans le langage actuel qui n’existaient pas lorsqu’iels avaient 10 ans. L’exercice a permis de voir les différences de vocabulaire et d’expérience entre les différentes tranches d’âges.
Voici un échantillon de quelques mots énoncés : seum, snapper, streamer, grossophobie, flexitarien…
Pourquoi et comment ces mots sont-ils apparus ?
Lors du second tour du World Café. Les participant·e·s ont cette fois-ci réfléchi aux manières dont ces mots sont apparus en se basant notamment sur les mots énoncés dans la phase précédente.
En est ressorti notamment par l’arrivée de nouvelles technologies, les anglicismes pour lesquels il n’y a pas d'équivalents en français ou encore avec les nouvelles pratiques et façons de penser qui se développent dans la société.
Dans quel cas ou situation manque-t-il des mots pour aujourd'hui ou pour demain ?
Enfin, cette partie correspond à la dernière partie du World Café, dans laquelle iels pouvaient vraiment réfléchir collectivement aux cas concrets dans lesquels il faudrait créer de nouveaux mots.
En est ressorti notamment un travail au niveau des insultes les plus couramment utilisées qui sont souvent très péjoratives ou dégradantes pour au moins une catégorie de la population.
Le langage doit aussi être démasculinisé, ou du moins neutralisé, et des mots devront être créés en lien avec l’apparition de nouveaux métiers, la mondialisation et le développement des nouvelles technologies (IA).
Écriture du néoctionnaire
Après l’atelier, un néoctionnaire, ou dictionnaire des néologismes, est produit. Il compile l’ensemble des mots qui ont été imaginés pendant les deux sessions de l’atelier et leur définition. Ce dernier est ensuite envoyé à l’ensemble des personnes qui ont participé.
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