Compagnie Noesis , Comédie de Caen - CDN de Normandie
Territoires Pionniers
Face à l’urgence climatique de nouvelles formes d’actions doivent s’inventer.
Les émotions que suscitent les inquiétudes sociales et environnementales peinent à s’incarner en politique. Chacun n’a pas suffisamment connaissance de ses dépendances vitales. Sans ces connaissances, comment espérer passer à l’action et avoir une conduite politique cohérente ?
Le philosophe et sociologue Bruno Latour a offert un nouveau regard sur ce qu’on a l’habitude d’appeler crise écologique : il s’agirait plutôt d’une crise des conditions de subsistance des habitants. Ce qui était considéré encore comme une nature extérieure à nous est devenue ce qui compose notre sol même et assure la durabilité de nos conditions de vie. Il devient donc urgent d’avoir une description précise de notre territoire réel.
Il faut atterrir.
« Où atterrir ? » propose pour cela une expérience à la croisée des arts et des sciences. À la manière d’un·e explorateur·trice, chaque personne participante à cet atelier est invitée à enquêter sur un sujet qui le ou la concerne personnellement. Une équipe pluridisciplinaire associant artiste, cartographe et médiateur de recherche accompagne le processus. Le but : centrer son attention, décrire finement la situation, situer les dépendances entre acteurs et identifier ainsi des modalités d’engagement vers des modes d’habiter durables.
Cet atelier est une préfiguration de la recherche action qui sera menée en 2025 à l’occasion du millénaire de la ville de Caen.
Intervenantes :
Charlotte ESQUERRE, médiatrice de recherches participatives
Elisabeth TAUDIERE, architecte, directrice de Territoires pionniers
Flora PILET, danseuse chorégraphe de la Compagnie Noesis
MISE EN POSTURE
Dans cet atelier, comme dans tout projet « Où atterrir ? », on retrouve une structure en 3 temps.
Les participant·e·s débutent l’atelier en réalisant plusieurs exercices corporels menés par Flora Pilet, chorégraphe : toilette de l’acteur, geste-son prénom, sociométrie (composition d’une carte en collectif en fonction du lieu où l’on habite – puis en fonction du lieu de naissance).
DESCRIPTION
Les participant·e·s s’entrainent à décrire le plus finement ce qu’ils voient via des exercices simples : description d’un iris, description panoramique, description des « entités » dont dépend un vêtement. Alan Lebecque, chargé de recherche, introduit la notion clé de l’acteur-réseau.
PARTAGE
Les participant·e·s dressent la liste des lieux, des êtres vivants et non-vivants rencontrés pendant la semaine. À partir de ces « entités », Elisabeth Taudière, architecte, les invite à dessiner la carte de leur terrain de vie.
Puis, à partir d’un questionnaire, les participant·e·s identifient la ou les menace(s) qui pèsent sur leurs moyens de subsistance et choisissent un sujet de « concernement ».
Charlotte Esquerré, médiatrice, introduit l’utilisation d’une grande boussole tracée au sol. Chacun·e est amené·e à se situer au centre de la boussole et à partager au groupe son « concernement ».
La clôture de l’atelier se fait en cercle. Chaque participant·e dit un mot : « joie, collectif, concernement, territoire, merci… ».
Un millefeuille de médiums
À partir de l’atelier, plusieurs productions sont faites :
- Un carnet d’enquête reprenant l’ensemble des questions pour lancer « le mouvement de description » ;
- Un objet cartographique est produit par chaque participant·e pour représenter son terrain de vie ;
- Le début d’une production scénique autour de la boussole au sol.
Un Open Badge permet de dire, montrer et revendiquer des passions, loisirs, réussites, engagements et compétences qui évoluent tout au long de la vie.