Il va faire tout noir ?

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Porteur·se·s de projet

Maxime CORDELIER - Chercheur associé au CERREV Rudy AMAND - Chercheur associé au CERREV

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11/04/2023
Survivalisme énergétique : on repense la sobriété énergétique en imaginant qu’on n’a plus d’électricité.

Limiter le réchauffement climatique nécessite d’atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et la capacité de la Terre à les capter et à les stocker, en 2050.

Comment atteindre cet objectif repris dans l’Accord de Paris sur le Climat ? Et si imaginer le pire pouvait nous aider ?

Si les efforts semblaient jusqu’ici devoir essentiellement porter sur la production, en incitant les États et les groupes industriels à développer les énergies renouvelables, le dernier volet du 6ème rapport du GIEC, sorti en avril dernier, pointe pour la première fois le rôle que chacun·e d’entre nous peut jouer dans cette lutte au travers de notre consommation. Alors, comment faire notre part ?

“Une solution bas carbone possible pour se substituer aux énergies fossiles est l’électrification massive des usages. Mais la demande en électricité risque donc d’augmenter fortement, au-delà des capacités de production” explique Clotilde Chagny, Responsable de projets transverses à l’institut de recherche “I-Tésé”. “Il faudra donc limiter au maximum cette demande.”

Il nous faut repenser nos usages énergétiques. Comment ? Par où commencer ? Doit-on arrêter de consommer et, dans ce cas, que doit-on débrancher en premier ? Doit-on consommer mieux ou consommer “autrement” ?

Lors de cet atelier, les personnes participantes ont découvert les enjeux de sobriété, des éléments de sécurité existants pour faire face à des coupures totales d’électricité, et ont imaginé des scénarios d’adaptation à de telles situations (ou au moins, aux moyens de les éviter).

Les résultats de cet atelier seront exploités dans le cadre du programme de recherche participative en sociologie «Prométhée» coordonné par le Centre de recherche « Risques et vulnérabilités » (CERREV), l’Institut I-Tésé du CEA et le Centre de sociologie de l’innovation (CSI). Son volet participatif est développé en association avec Le Dôme et l’Institut régional du travail social (IRTS Normandie Caen). Il s’inscrit dans le cadre du label “Science avec et pour la société” décerné à l’université de Caen Normandie et au Dôme par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce programme bénéficie du soutien de l’Agence nationale de la transition écologique (ADEME).

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PRÉSENTATION DE L’ATELIER

Lors de cet atelier, les personnes participantes ont découvert les enjeux de sobriété, notamment dans un contexte de coupures temporaires et aléatoires d’électricité, et ont été invitées à imaginer des scénarios d'adaptation à de telles situations et aux moyens de les éviter.
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SE RETROUVER DANS LE NOIR

En s'accommodant de coupures d'électricités momentanées (il a fait tout noir !), les participant·e·s ont été invité·e·s à réfléchir aux problèmes posés par l'absence ou le manque d’énergie électrique. Dans un premier temps de co-problématisation, il s'agissait d'imaginer comment nous pourrions anticiper les futures crises énergétiques en proposant une suite à la phrase "il n'y a momentanément plus d'électricité, c’est quand même dommage de... " Les participante·s ont ainsi exprimé leur regret de ne pas avoir de cafetière à piston, d’avoir misé sur la voiture électrique plutôt que le vélo, ou encore de ne pas avoir décentralisé la décision politique.
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LA LUMIÈRE FUT

Après discussions sur la limite entre efficacité et sobriété énergétique, les participant·e·s ont voté pour les problèmes auxquels iels souhaitaient le plus répondre. Une fois sélectionnés, 5 problèmes ont été distribués sur les tables autour desquelles les participant·e·s ont imaginé des solutions. Ensuite, chaque groupe a exploré la proposition d'une autre table. Par où commencer ? Quelles réticences va-t-on rencontrer ? Quels acteurs réunir pour mettre en œuvre la solution ? Autant de questions auxquelles les groupes ont dû répondre durant ce dernier temps de réflexion, pour penser ensemble la réalisation concrète de leurs idées.
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POUR UN NOMADISME SAISONNIER

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Et si le voyage était la solution pour réduire la consommation d’énergie ? C’est la solution qu’ont développé ces participant.e.s : le nomadisme saisonnier. Pour réduire la consommation de chauffage l’hiver, les populations du nord pourraient engager un périple jusqu’à des zones plus clémentes, au sud, et inversement durant l’été pour réduire le besoin de ventilateurs. Après un état des lieux de la vacance des logements d’un territoire fait par les collectivités locales intéressées, les résidences secondaires majoritairement inhabitées au cours de l’année seront réquisitionnées, au bout d’un certain nombre de refus de la part des propriétaires, pour loger les nomades saisonniers.

« ON VA TROP VITE » : ÉDUQUER À LA SIMPLICITÉ

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Et si le travail d’éducation et de sensibilisation permettait de diminuer la consommation d’électricité par le comportement des individus ?

COMMENT SE PASSER D’UN FRIGO ?

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Puisque l’alimentation est une part non négligeable de la pollution et de la consommation énergétique, notamment indirecte, ces participant.e.s ont réfléchi à une manière de faire abandonner, au plus grand nombre, le réfrigérateur. Comment y arriver ? En passant par l’éducation pour que chacun apprenne à cuisiner des produits de saison et diverses manières de conservation (fermentation, fumaison, bocaux, etc.). Il serait même possible de développer des conserveries collectives dans les maisons de quartier, sorte de points relais permettant la transmission de savoirs, notamment des techniques de conservation, des principes zéro-déchet, etc.

LE PLAN NATIONAL D’ACTION POUR ANTICIPER LES ENJEUX ÉNERGÉTIQUES

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Afin de prévenir les différents enjeux énergétiques, ces participant.e.s ont imaginé un plan national d’action impulsé par l’Etat et développé par des assemblées citoyennes régionales. L’objectif principal de telles assemblées serait de définir les stratégies à adopter et les mettre en œuvre à partir de fonds publics nationaux. Par exemple, il serait possible de mettre en place des lieux ressources dans chaque quartier au sein desquels chacun pourrait apprendre dans des domaines divers grâce à ses voisins. De même, les services essentiels, jugés comme tels par les assemblées citoyennes, posséderaient un système énergétique décentralisé.

RÉORGANISER LA LOCALISATION DES ACTIVITÉS

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Outre la consommation énergétique à la maison, nous consommons également beaucoup d’énergie au cours de nos déplacements. Ces participant.e.s ont donc cherché comment réduire le besoin de mobilité. Le problème principal qui se pose est la localisation des différentes activités. À partir d’une cartographie des possibles (recensement de la population, actifs, inactifs, niveau de diplôme, etc.), il s’agirait de repenser et réorganiser la localisation des activités pour que celles-ci soient plus proches des besoins de chaque individu (habitat, zones d’emploi, zones commerciales, etc.). Cependant, certains territoires, notamment dans les zones rurales, restent peu adaptés aux mobilités douces et il est difficile de les réorganiser.
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Crédits photo : Eva Potet
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