Ministère de la Culture , Fondation de France , CPIE Vallée de l'Orne
Centre de recherche risques et vulnérabilités (CERREV) de l’Université Caen Normandie
Bernières-sur-Mer, Cherbourg-en-Cotentin, Ouistreham, ... Depuis plusieurs mois, des blocs béton font leur apparition le long du littoral normand. Développés pour protéger nos côtes des effets de la montée des eaux, ces enrochements artificiels pourraient avoir bien d’autres utilités. Imaginons ensemble lesquelles !
Selon le GIEC normand, deux-tiers du littoral régional sont d’ores et déjà concernés par la montée des eaux liée au changement climatique. Érosion, submersion, salinisation des terres et transformation des pratiques de loisirs ou professionnelles sont déjà à l’œuvre.
Face à cette problématique, les zones côtières s’artificialisent. Digues et jetées en béton apparaissent partout dans le monde, avec un impact sur la biodiversité mais aussi sur le paysage, suscitant de vives réactions des usager·e·s du littoral. Or, comme le souligne Dominique Mouazé, enseignant-chercheur au laboratoire “Morphodynamique continentale et côtière” (M2C), les projets, s’ils se veulent durables, doivent “prendre en considération la biodiversité marine et les attentes sociétales”.
Alors, comment pourrions-nous nous emparer de ces installations ? Quels pourraient être les nouveaux usages de ces blocs béton ?
Les résultats de cet atelier seront exploités dans le cadre du programme de recherche participative en sociologie “LittoBlocs” coordonné par le Centre de recherche “Risques et vulnérabilités” (CERREV) en partenariat avec le Centre de recherche en environnement côtier (CREC) et la Direction des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture. Il est développé en association avec Le Dôme et l’université de Caen Normandie dans le cadre du label “Science avec et pour la société” décerné par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce programme bénéficie du soutien de la Fondation de France.
INTERVENANT :
Maxime Cordelier, chercheur associé au CERREV
ADAPTER NOS LITTORAUX ?
Cet atelier est organisé dans le cadre du programme LittoBlocs porté par le Dôme et l’Université de Caen et soutenu par la Fondation de France. L'objectif est d’imaginer collectivement ce qui pourrait se passer sur notre littoral, compte tenu de la montée des eaux annoncée, pour contribuer à imaginer un futur programme de recherche sur l’adaptation des usages et des territoires littoraux à partir de la question de l’aménagement en bord de mer.
PRENDRE LA PLUIE
Après avoir choisi et présenté leur animal totem du bord de mer, les participants ont été invités à s'approprier le paysage depuis les étages du Dôme et ce malgré la pluie !Puis, Maxime Cordellier (CERREV) a présenté, à partir d’illustrations, les méthodes d’aménagement du littoral et les principaux usages observés dans nos régions. On peut évidemment constater une évolution des techniques mais aussi l’accroissement des infrastructures liées aux activités ludiques et aux activités de transports (de marchandises et d’humains).
MONTÉE DES EAUX
Les participant·e·s ont ensuite été invité·e·s à imaginer les aménagements d’une ville de demain qu’ils souhaiteraient tester en commençant par la phrase “ce serait génial si on pouvait tester...”. Après avoir choisi les idées qu’elles souhaitaient développer, les personnes participantes ont formé des groupes pour donner vie à leur projet, en deux ou trois dimensions.
S’ADAPTER OU LAISSER FAIRE ?
Si l’idée de lutter contre la montée de la mer a été proposée au départ par quelques participant·e·s, elle a pris une place minime dans les réflexions et débats. Deux grandes idées transparaissent dans les propositions. La première propose de s’adapter en agissant sur les milieux grâce au progrès technique ou à l’aménagement d’espaces naturels. Ainsi un groupe de participant·e·s a proposé d’habiter des maisons flottantes, déplaçables ou même d’habiter le septième continent de plastique ! La deuxième idée dominante envisage de laisser totalement place à l’eau qui monte en déplaçant les habitants de l’actuel bord de mer. Dans ces deux cas, des questions restent en suspens : comment faire le choix de ce que l’on doit conserver ? Comment mettre en œuvre ce changement sans qu’il soit brutal ? Sur quelle temporalité doit-on se projeter pour ce changement : 2050, 2100, 2200 ?
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