AutiSenCité : Autisme et sensorialité dans la ville

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Partenaires

ANR SAPS

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Porteur·se·s de projet

CNRS - Université Paris Cité

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Vendredi 4 avril
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Le Dôme
Comment aménager la ville pour améliorer la vie des personnes autistes ?

Lors de cet atelier, les publics ont identifié les micro-aménagements de l’espace public à mettre en place pour répondre aux spécificités sensorielles et cognitives d’une large partie des personnes autistes, afin de favoriser leur autonomie et leur qualité de vie.

Quels matériaux utiliser pour réduire la pollution sonore ? Quels aménagements peuvent offrir des zones de tranquillité pour les personnes autistes ? Comment inclure la nature et l’eau pour créer un environnement plus apaisant ? Comment améliorer la qualité visuelle des espaces publics pour faciliter les déplacements ?

Autant de questions que les participant·es se sont posé·es au cours de cet atelier de Design Thinking AutiSenCité, pour rendre la ville accessible aux personnes autistes et apaisée pour l’ensemble de la population.

Cet atelier est l’occasion de contribuer activement à la création d’une ville plus inclusive en partageant des idées, apprendre et collaborer pour améliorer les espaces urbains pour les personnes autistes !

Intervenantes :

Marie Pieron, Ingénieure de recherche, coordinatrice d’Autisencité

Emma Desvallois, Directrice de l’association Campus Urbain

Manon Toutain, Post-doctorante au CNRS

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Le logo d’AutiSenCité avec un sous-titre “Une recherche participative pour rendre la ville accessible à la neurodiversité”.
Le logo d’AutiSenCité avec un sous-titre “Une recherche participative pour rendre la ville accessible à la neurodiversité”.

AutiSenCité : autisme et sensorialité en ville

AutiSenCité est un projet de recherche participative porté par un consortium composé de chercheur·ses (en neuroscience, psychologie, géographie et urbanisme), de clinicien·nes, de personnes autistes et de collectivités territoriales, pour la mise en place d’une méthodologie d’évaluation sensorielle de l’environnement urbain lors de déplacements pédestres, adaptée aux particularités sensorielles et cognitives des personnes autistes. Cette approche pourra ensuite être utilisée par les associations ou collectivités territoriales seules, pour évaluer des espaces urbains et ainsi intégrer les préconisations dans des projets de (ré)aménagement urbain pour une ville plus inclusive. Ce projet est lauréat de l’appel à projet Science avec et pour la société, Ambitions innovantes de l’Agence Nationale de la Recherche. Pour l’animation de l’atelier participatif autour de ce projet, étaient présentes Marie PIERON, chercheuse en neuroscience au CNRS, Emma DESVALLOIS, Directrice de l’association Campus Urbain et Maïté POULEUR, experte d’usage et Manon Toutain, post-doctorante au CNRS.

Une ville apaisée, une ville accessible !

Les villes sont des espaces dans lesquels nos sens sont particulièrement sollicités : les bruits des transports, les voix des passant·es, les reflets des immeubles, les enseignes lumineuses, les odeurs en tout genre, etc. Or, la qualité sensorielle d’un lieu contribue au bien être, à l’autonomie et à la santé mentale des habitant·es. En fonction de la sensibilité et des particularités sensorielles de chacun·e, déambuler en ville peut donc se révéler plus ou moins agréable et facile. Pour les habitant·es dont le fonctionnement cérébral ou sensoriel est atypique (troubles du neurodéveloppement, maladies neurodégénératives, troubles psychiques ou handicaps sensoriels), les trop nombreuses stimulations sensorielles présentes dans les environnements urbains peuvent limiter leur accessibilité. Environ 20 à 25 % de la population a une sensorialité atypique, ponctuellement ou tout au long de la vie. La prise en compte de la sensorialité dans l’aménagement des villes (voieries, espaces publics, mobiliers urbains, etc.) est donc un enjeu important pour rendre la ville et les activités qu’elle propose plus accessibles et plus apaisées.

Les particularités sensorielles des personnes autistes

Les personnes autistes présentent des particularités sensorielles se manifestant très différemment d’un individu à l’autre voir chez une même personne d’un moment à l’autre de la journée ou au cours de la vie. Elles prennent des formes vairées allant d’une hyposensibilité sensorielle (moindre sensibilité aux informations sensorielles) jusqu’à l’hypersensibilité (plus grande sensibilité aux informations sensorielles). Elles peuvent également se traduire par la recherche de sensation. Du fait de leurs atypies et de l’importance de leurs atypies sur le quotidien, les personnes autistes constituent donc des sentinelles de la sensorialité en ville pour concevoir une ville apaisée.

Au niveau visuel, des atypies du traitement et de l’intégration des informations visuelles ont été mesurées en laboratoire chez les personnes autistes, tout au long du cheminement depuis l’œil jusqu’au cerveau. Elles se traduisent par une plus grande prévalence des troubles ophtalmologiques et oculomoteurs mais également par des particularités de traitement des contrastes, des mouvements, des visages…. En ville, la perception des mouvements des autres usagers et des véhicules est un élément déterminant pour déambuler en sécurité. Elles peuvent également focaliser leur attention sur un détail de l’environnement ou avoir du mal à se repérer dans l’espace ce qui rend complexe un déplacement à pied dans un environnement urbain chargé d’informations.

Au niveau auditif, des atypies au niveau du traitement de l’information auditive par le cerveau ont été mesurées en laboratoire. Ainsi certaines personnes autistes peuvent être gênées par un son au point d’éprouver une douleur physique ou ne pas pouvoir se concentrer sur autre chose tandis que pour d’autres pour percevoir un son, il faudra qu’il ait un volume plus élevé que la moyenne des individus. Les personnes autistes hyper-sensible auditivement ont développé des stratégies pour surmonter les trop fortes stimulations, comme l’utilisation d’un casque.

L’intervenante parle, debout face à une diapositive, à un groupe de participant·es qui n’apparait pas dans le cadre.
L’intervenante parle, debout face à une diapositive, à un groupe de participant·es qui n’apparait pas dans le cadre.

Présences animales en ville : le chien une rencontre suscitant des réactions

Parmi les nombreuses stimulations rencontrées dans l’environnement urbain, les interactions avec les animaux, en particulier les chiens, constituent un type de rencontre particulier. En effet, chez les personnes autistes, ces situations peuvent provoquer des réactions fortes, liées notamment à l’imprévisibilité perçue du comportement animal ou au manque de contrôle apparent du propriétaire. Ces éléments soulèvent la question de l’impact potentiel de telles rencontres sur l’expérience urbaine des personnes autistes, en termes de confort et de sécurité perçue.
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Brise-glace : Choix d’un environnement urbain agréable

Une rue du centre-ville de Caen, vide, avec des trottoirs en pavés et des bâtiments en pierre.  Sur la droite, un panneau “zone de rencontre” limité à 20 km/h qui se situe face à une rangée de scooters et de moto.
Une rue du centre-ville de Caen, vide, avec des trottoirs en pavés et des bâtiments en pierre. Sur la droite, un panneau “zone de rencontre” limité à 20 km/h qui se situe face à une rangée de scooters et de moto.
Une photo d’une place bétonnée avec des zones d’espaces verts dans lesquelles sont plantées des petits arbres, entourée d’une clôture basse en bois et des copeaux de bois sur le sol.
Une photo d’une place bétonnée avec des zones d’espaces verts dans lesquelles sont plantées des petits arbres, entourée d’une clôture basse en bois et des copeaux de bois sur le sol.
Cinq photos représentants des environnements urbains différents ont été présentées à l’ensemble des participant·es, qui ont été invité·es à sélectionner, individuellement, le meilleur environnement pour se déplacer en ville, en justifiant leur choix.

Ces deux photos ont été les plus choisies. La première car il y a beaucoup de végétations, pas de véhicules ou autres transports, que l’environnement est seulement piéton, que les trottoirs sont propres, larges, pas encombrés et avec des bancs. La deuxième car c’est une zone calme dans une rue de centre-ville avec du charme. C’est une rue étroite avec des magasins haut-de-gamme donc potentiellement moins empruntée.

Carte mentale : Stimulations auditives, visuelles et espaces calmes en milieu urbain

Un paperboard sur lequel est écrit trois grands titres : “Stimulations auditives”, “Stimulations visuelles” et “Espace calme”. Plusieurs solutions y sont écrites et associées à l’une de ces trois catégories, comme “réduire la vitesse des voitures”, “design valise à roulettes moins bruyantes”, “plus de végétalisation”, “couper les PUB numériques voire interdiction”, “dossier aux assises” ou encore “présence eau”.
Un paperboard sur lequel est écrit trois grands titres : “Stimulations auditives”, “Stimulations visuelles” et “Espace calme”. Plusieurs solutions y sont écrites et associées à l’une de ces trois catégories, comme “réduire la vitesse des voitures”, “design valise à roulettes moins bruyantes”, “plus de végétalisation”, “couper les PUB numériques voire interdiction”, “dossier aux assises” ou encore “présence eau”.
Dans un deuxième temps, les personnes participantes ont été invitées à réfléchir et identifier les stimulations visuelles et auditives auxquelles elles sont confrontées en ville, ainsi qu’aux potentielles solutions pour améliorer l’accessibilité et l’inclusivité des milieux urbains à tous·tes. De plus, une réflexion particulière a été menée sur la création d’espaces calmes en ville permettant de récupérer en cas de sur-stimulation.

Les premiers résultats d’AutiSenCité ont été présentés, concernant les préconisations d’aménagements des trottoirs, des passages piétons et des espaces calmes.

L’ensemble des idées et remarques sont prises en notes sous forme de carte mentale en direct.

Carte mentale

Reprise au propre du contenu du paperboard avec un code couleur par catégorie : bleu, vert ou jaune.
Reprise au propre du contenu du paperboard avec un code couleur par catégorie : bleu, vert ou jaune.
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Reprise au propre du contenu du paperboard avec un code couleur par catégorie : bleu, vert ou jaune.
Reprise au propre du contenu du paperboard avec un code couleur par catégorie : bleu, vert ou jaune.
Reprise au propre du contenu du paperboard avec un code couleur par catégorie : bleu, vert ou jaune.
Reprise au propre du contenu du paperboard avec un code couleur par catégorie : bleu, vert ou jaune.

Présences animales en ville : focus sur les rencontres de chiens dans la rue

Une groupe de participant·es penché·es sur des enveloppes et morceaux de papier. L’intervenante est debout à côté du groupe.
Une groupe de participant·es penché·es sur des enveloppes et morceaux de papier. L’intervenante est debout à côté du groupe.
Dans cette partie, nous souhaitions recueillir l’avis des participant·es sur leur point de vue, expérience et ressentis lors de rencontre avec un chien inconnu, dans le cadre de leur métier auprès de personnes autistes ou en tant que personnes autistes elles-mêmes. Cette partie se divise en deux sous-ateliers (A) évaluation de situation de rencontre dans la rue avec un chien inconnu et (B) discussion autour des caractéristiques de la rencontre avec un chien inconnu. Les résultats de la partie (A) montrent que six situations de rencontre avec un chien ont suscité des réactions contrastées selon le degré de contrôle perçu sur l’animal et le contexte spatial. Les situations où le chien était en laisse, proche de son maître et dans un espace dégagé ont globalement rassuré les participant·es, tandis que celles où le chien était détaché ou éloigné ont généré de l’inquiétude, notamment en raison du manque apparent de maîtrise et de la difficulté à anticiper son comportement. Des éléments comme l’étroitesse du trottoir, l’attitude du maître ou le statut particulier du chien (chien guide) ont aussi influencé la perception de sécurité ou d’inconfort. Les résultats de partie (B) ont montré que les catégories évoquées par les participant·es concernaient principalement le chien lui-même (apparence, comportement, race perçue comme dangereuse), le maître (attitude, contrôle, responsabilité éducative) et le contexte de la rencontre (nombre de chiens, étroitesse de l’espace, environnement urbain). L’expérience personnelle jouait un rôle clé dans la manière de percevoir les situations, modulant la réaction face à un même type de rencontre selon les vécus antérieurs. Enfin, les réactions sensorielles et émotionnelles variaient d’un individu à l’autre, allant d’un effet apaisant à une forte gêne, notamment en lien avec les contacts physiques non désirés ou les comportements imprévisibles des chiens.
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Crédits photo : Marie PIERON
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J’ai participé au Turfu Festival 2025
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J'ai contribué au projet Autisencité
J'ai contribué au projet Autisencité
Je suis initié·e aux enjeux d'inclusion en ville
Je suis initié·e aux enjeux d'inclusion en ville
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ANQUETIL Marie

BEUZIT Gaelle

BIET Florine

CREGUT Monique

GAUMONT Cécile

GEFFROY-THEREZO Alexandre

GILLIERS Marie

GOREAUD Isabelle

JOBERT Véronique

LAHRACHE Iliès

LETULLIER Sylvain

MARIE Noëlly

MAUDUIT Lucas

MORIN Regis

MORIN Anne marie

MORIN Simon

PHILIBERT Sophie

RENOUF Laurine

RODRIGUES DEVESAS Syrena

SILVERT Charles

TABOUREL Clément

BILLET ANNABELLE

BOUDET Julie

BUFFET Jeanne

CHARLOT Lucas

DELANNOY-DELEPIERRE Bérénice

DOCAGNE Fabian

FOURRIER Maere

GRUAU Margot

Sonia

Lauriane

Paul

MOTTIN Océane

Léana

PARIS Bertrand

Océane

PINNEY Vincent

Nathan

Fanette

Cécile

ROBIN Coline

ROZAY Clémence

Maëlys

TURCATI Laure

VALENTE Benoit

VERNEL Marylou